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Valérie Glatigny occupe un poste en vue au sein du nouvel exécutif francophone. Elle a, en effet, hérité de gros portefeuilles à la Fédération Wallonie-Bruxelles dont notamment l’Aide à la jeunesse. Dans ce secteur, les défis sont nombreux, tout comme les besoins. L’élue est consciente du travail qui l’attend ces prochaines années, comme elle l’a dévoilé au journal Le Soir. Quelles seront ses priorités ? La prévention, la mise en réseaux ainsi le décloisonnement.
Les deux premiers mois de son mandat, Valérie Glatigny a multiplié les rencontres avec les acteurs de l’Aide à la jeunesse. Cette incursion sur le terrain a permis à la nouvelle ministre de lister une série de besoins pour ce secteur qui a subi de profondes modifications suite à l’entrée en vigueur du fameux code mis sur pied par son prédécesseur, Rachid Madrane.
« Ce qu’on a constaté, c’est l’importance du sur-mesure plutôt que du prêt-à-porter », a-t-elle dévoilé au journal Le Soir. « Ça nous a été répété à chaque fois. Pour toute une série de jeunes, c’est l’institution qui doit s’adapter à eux et non eux qui doivent rentrer dans des petites cases prédéfinies. C’est notamment le cas des jeunes qui sont à la croisée de plusieurs secteurs : de l’aide à la jeunesse, de la santé mentale et du handicap. Ce sont ces jeunes pour qui on ne sait pas très bien quelles sont les institutions les mieux placées pour les aider, ceux que l’on appelle les « incasables » et qui finissent par ne plus être acceptés par aucune institution. Pour eux comme pour d’autres cas, il faut arrêter le ping-pong entre institutions et mutualiser les ressources, quitte à devoir transcender les différences entre les niveaux institutionnels. »
Face à ce constat, la ministre souhaite multiplier les collaborations avec le Fédéral ainsi que la Région Wallonne. L’union, pour elle, fera la force… « Il s’agit de mettre à la disposition du secteur de l’aide à la jeunesse toute une série d’outils pour que, quand une institution s’essouffle, une autre puisse prendre relais », a-t-elle noté. Et de rajouter : « C’est valable pour les « incasables » comme pour ceux qui sont affectés par des assuétudes, abusés sexuellement, les jeunes radicalisés violents, les mineurs étrangers non accompagnés… Nous allons donc travailler avec le fédéral et la Région wallonne pour décloisonner et, à chaque fois, faire du sur-mesure. »
Travailler avec d’autres mandataires
Dans cet entretien accordé au Soir, Valérie Glatigny marque son souhait de poursuivre la réforme initiée par son prédécesseur, le socialiste Rachid Madrane. Elle estime ainsi que la prévention a un rôle crucial à jouer. « Il faut vraiment travailler sur la sortie de l’aide à la jeunesse et prévenir les faux pas », a indiqué la mandataire libérale.
Et de conclure : « Et ça, ça passe par un travail qui dépasse la tranche des 15-23 ans et qui doit commencer plus tôt, notamment à travers une collaboration accrue avec les ministres Bénédicte Linard pour l’ONE et Caroline Désir pour le volet enseignement et tout ce qui se rapporte à la détection de la maltraitance. J’espère vraiment qu’un des marqueurs de mon mandat sera le décloisonnement. Dans les faits, le décloisonnement s’avère souvent compliqué, notamment en raison de la confidentialité qui entoure les dossiers jeunesse… C’est vrai mais, de façon paradoxale, certaines personnes du secteur me demandent justement d’utiliser mes différentes casquettes : enseignement supérieur, enseignement de promotion sociale, sport… L’idée étant que l’hyperspécialisation des associations n’est peut-être pas l’idéal. »
Le Guide social, 13/01/2020