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13.05.2020
Confinement : le quotidien chamboulé des enfants placés (interview de Michaël Rossi parue dans le Guide Social)

Comme pour les autres services du secteur social, les travailleurs ainsi que les associations gravitant autour du domaine de la famille d’accueil, ont dû faire face à l’urgence de la situation ainsi qu’à ses prérogatives de protection. Il a donc été nécessaire de faire respecter les mesures de distanciation physique entre les différents acteurs que sont les familles d’accueil et les enfants, les parents biologiques, et les autres acteurs qui gravitent autour, qui sont les associations, les thérapeutes.

« Cela a été un véritable chamboulement pour la profession je pense, du moins pour notre structure, il a fallu rapidement s’adapter et gérer des singularités propres au secteur ». Le directeur de l’asbl, la famille d’accueil Odile Henri, Michael Rossi nous éclaire sur cette période délicate pour l’accueil des enfants. La structure s’occupe de plus de 360 jeunes et mène des services dit d’urgence, comme des services de moyen et long terme.

S’organiser pour maintenir l’accueil

« Comme vous vous en doutez, l’organisation du contact et du lien entre les parents biologiques et les enfants a été la chose la plus compliquée. On a œuvré pour expliquer et mettre entre parenthèse les visites, que celles-ci soient chez les parents biologiques ou dans nos structures », déclare Michael Rossi.

Car avant que la crise sanitaire touche le pays, il existait une multitude de façons d’organiser la vie des enfants placés en famille d’accueil. Par exemple, certains parents biologiques pouvaient recevoir leur enfant pendant les fêtes ou les vacances, d’autres avaient des visites dans la structure de l’association. Sauf qu’une fois les mesures sanitaires mises en place, il a fallu stopper ces visites et stopper les allers-retours entre les familles et les lieux de visite.

« Cependant, on a eu beaucoup de chance d’avoir la compréhension des familles. Les parents sont bien sûr inquiets, cela est normal. Ils ont hâte de revoir leurs enfants, mais avec de la discussion et de la patience, on a réussi à faire comprendre les choses. Parfois, il faut recommencer la semaine suivante, mais on est là pour ça », poursuit Michael Rossi.

Il a également fallu que les travailleurs sociaux du secteur expliquent aux enfants la situation, de pourquoi les visites allaient être suspendues, pourquoi le confinement et du but de ces mesures.

« On a dû expliquer aux enfants également la situation et cela va avec la mise en place d’un grand travail de suivi personnel. Toutes les semaines, mon équipe passe des appels aux différents intervenants, il s’agit d’un plan d’intervention à destination du bien-être des enfants. Les travailleurs sociaux prennent contact avec les parents, les familles d’accueil, les enfants mais aussi avec les acteurs qui constituent l’environnement stable de l’enfant comme les psychologues par exemple. Ce travail est essentiel pour maintenir le suivi et constater des enfants qui ont besoin d’entrer en contact avec les psychologues », précise le directeur de l’association.

Garder ouvert le service d’urgence est primordial

Voilà ce qu’il en est pour les enfants placés dans des familles d’accueil. Des mesures ont donc été prises pour maintenir le bon confinement ainsi que le suivi à la fois social et psychiatrique des enfants. Cependant, qu’en est-il de la question des enfants qui ont un besoin urgent de placement, d’aide ? Le confinement, comme on pouvait malheureusement s’en douter, fait ressortir et exacerbe ce qu’il y a de pire dans la nature humaine. Les violences conjugales et familiales ont augmenté, le risque était de voir les services d’aide incapables d’agir. Cependant, Michael Rossi affirme que le service d’urgence de son association a fonctionné dans son intégralité et sans coupure pour maintenir cette mission cruciale pour des dizaines d’enfants. « Le service d’urgence a fonctionné de manière normale, cela était impératif. On a toujours été là pour accueillir les enfants qui en avaient besoin, aller les chercher dans les familles avec la police ou dans les hôpitaux. Ce service a tourné de manière continue et je pense que cela était plus que nécessaire de le maintenir », poursuit-il.

Le secteur a donc tenté de garder la tête hors l’eau pour assurer sa mission d’aide et de protection des enfants. Une mission qui selon le directeur de l’association de la famille d’accueil Odile Henri, a grandement bénéficié du soutien et de l’appui des pouvoirs publics. « Je n’ai que des félicitations à dire au niveau de l’administration pour la gestion de notre secteur. On a été accompagnés, on ne s’est jamais sentis laisser pour compte. Je tiens donc à les remercier eux ainsi que la totalité de mes travailleurs qui ont répondu présent », pointe Michael Rossi.

Cependant, pas de plan de déconfinement pour le moment. Le secteur attend le 18 mai pour en savoir plus et pour pouvoir donner aux familles des précisions sur la suite. « Pour le déconfinement, je ne peux rien dire. On ne veut pas faire de fausses promesses », précise le directeur de l’association. « Bien sûr qu’on espère le mieux et qu’on a plein d’idées, mais selon ce qui sera dit le 18 mai, elles seront peut-être inutiles. Donc, on attend le 18 avant de se prononcer. Anticiper cette date serait compliqué et puis on n’a pas de visibilité, donc on attend cette date. »

B.T.

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